Présentation

Bonjour à tous ! Merci de vous arrêter un instant sur mon blog financier...
Vous pouvez y découvrir le suivi de mon portefeuille boursier, un portefeuille réel géré seul depuis 2006. Mes investissements pour le très long terme sont réalisés à travers une sélection de fonds de placement (aussi appelés OPCVM ou Sicav).
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En plus de vous tenir au courant de l'évolution de ce portefeuille, je serai amené à poster des commentaires sur mes idées du moment, des articles que je trouve intéressant... etc. N'hésitez pas à laisser vos commentaires, suggestions ou questions.

mercredi 28 novembre 2012

L'investissement gagne, la spéculation perd

Lorsqu'on se concentre sur le cours de l'action et pas sur sa valeur intrinsèque, on n’est pas en train d’investir, mais de spéculer. Parole de Jack Bogle, fondateur de Vanguard.

Entre l'investissement et la spéculation, il y a une ligne mince. Pourtant, à long terme, il y a une règle assez simple: l'investisseur gagne, le spéculateur perd. Telle est la philosophie de Jack Bogle, fondateur et ancien PDG du Groupe Vanguard, considéré comme l'une des figures les plus importantes dans le monde financier. Bogle est surtout connu pour avoir créé le premier fonds indiciel au monde, le Vanguard 500 Index Fund en 1975.

Un conflit de cultures

Bogle, déjà auteur de plusieurs best-sellers sur l'investissement, a récemment publié un livre intitulé The Clash of Cultures, le conflit de cultures, les deux cultures étant l'investissement et la spéculation.

"La différence entre ces deux mondes a commencé à se faire sentir à l'échelle mondiale dans les années 90, pendant l'ère de l'informatisation de la finance, lorsque le prix des titres est devenu plus important que la valeur intrinsèque", a déclaré le fondateur de Vanguard dans une interview avec Morningstar. "Quand vous vous concentrez uniquement sur le prix, vous êtes tout simplement en train de parier."

Le concept derrière cette philosophie est très simple: acheter un titre, dans l'espoir de le vendre à un prix plus élevé. "C'est très dangereux, car il pousse les dirigeants d'entreprise et les analystes financiers à ne regarder que dans le court terme, trimestre par trimestre. Cette tendance est née dans les années 80, quand acheter et vendre les actions semblait la meilleure façon de gagner de l'argent, mais il n'y a pas de solution facile", dit Bogle.

Un marché de spéculateurs

Comment peut-on mesurer le degré de spéculation sur le marché? «Si on appelle l'investissement tout ce qui remplit la fonction de base du système financier, c’est-à-dire faire entrer des capitaux dans des sociétés dans lesquelles on croit, parce qu'elles sont innovatrices ou bien établies, on peut chiffrer cette activité à hauteur de 250 milliards par an», déclare Bogle . «Si on appelle spéculation l’activité de trading, on peut la mesurer à environ 33 mille milliards de dollars chaque année. En d'autres termes, 99,2% du marché des actions est basé sur la spéculation".

Spéculation, une activité déficitaire

On peut se demander ce qui pourrait être fait pour inverser cette tendance. "La vérité est que la spéculation a une tendance naturelle à l'autodestruction, à travers la baisse du marché et les crises créées par elle-même, ce n’est pas un hasard si l'activité de trading à haute fréquence a fortement diminué ces dernières années ", explique le fondateur de Vanguard. "Et puis, de nombreux investisseurs ont maintenant compris que le spéculateur perd sur le long terme, c’est presque une loi mathématique. Prenez l'investisseur moyen qui achète les actions qui composent le SP 500 et les garde à long terme, puis prenez le spéculateur moyen qui achète et vend les mêmes actions très souvent, il est sûr qu'en fin de compte, après prise en compte de tous les coûts de transaction, le spéculateur aura un rendement inférieur".

Une autre figure très importante du monde financier l’avait déjà réalisé, le père du value investing, Benjamin Graham. Il soutenait que "in the short run the stock market is a voting machine, but in the long run the stock market is a weighing machine". Dans la pratique, selon Graham,le marché recense à court terme les votes des investisseurs, en indiquant les titres qui sont plus populaires que d'autres, mais dans le long terme, le marché va donner plus d'importance au poids réel de ces titres, c'est-à-dire à leur valeur intrinsèque.

(Valerio Baselli - Morningstar.fr - 16/11/2012)

L’investissement durable dans les émergents

A l’avenir, les stratégies durables portant sur les actions des marchés émergents combineront deux tendances principales: la rentabilité des titres associée à l’engagement de ces entreprises en matière de développement durable.

Les économies d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine connaissent un essor sans précédent. Leur contribution à l’économie mondiale, mesurée à l’aune de leur produit intérieur brut et en tenant compte de la parité du pouvoir d’achat, est déjà de 60%. Les populations profitent de cette croissance économique et voient leur bien-être s’améliorer. Toutefois, cet essor s’accompagne de nouveaux défis à relever. Les gouvernements, les entreprises et les individus, en particulier, doivent faire face à des problématiques comme la consommation des ressources, la protection de l’environnement, la responsabilité sociale et la corruption.

Les investisseurs qui s’engagent dans les marchés émergents devraient également prêter attention dès le début à la thématique du développement durable. Les entreprises qui fondent leur croissance sur la durabilité deviennent plus compétitives à long terme et sont très recherchées sur les marchés des capitaux. Au niveau de la stratégie entrepreneuriale, les facteurs environnementaux, sociaux et liés à la gouvernance (ESG) sont décisifs.

Mais, pour l’investisseur, il n’est pas aisé d’identifier les meilleures entreprises durables des pays émergents. Les rapports de développement durable des entreprises émergentes se situent à peu près au niveau de ceux publiés il y a quinze ans par les entreprises des pays européens les plus avancés. Et il existe de grandes différences d’un pays à l’autre. La Malaisie et l’Afrique du Sud ont rendu ces rapports obligatoires pour les entreprises cotées. Au Brésil, à Taïwan et en Corée également, les rapports d’analyse ESG sont relativement bien développés. En revanche, en Russie et en Chine, il est difficile de trouver des entreprises faisant preuve d’une transparence élevée.

Très souvent, les marchés des capitaux manquent de structures et de lois. Les informations nécessaires sont difficilement accessibles, la situation édulcorée ou les données disponibles inexistantes. Afin de pouvoir estimer la performance ESG des entreprises, une recherche approfondie est nécessaire, laquelle ne peut être fructueuse que si elle est menée par des gestionnaires de fonds professionnels ou des spécialistes locaux.

A côté de l’analyse détaillée de la performance ESG d’une entreprise, il convient aussi d’examiner la société en question, ainsi que ses actions, sur la base de ses indicateurs financiers et de l’évolution probable des cours. La réunion des deux analyses, ESG et financière, livre une image globale permettant de décider d’une éventuelle exposition aux actions de cette entreprise.

Il peut arriver qu’une action soit très intéressante du point de vue financier, tandis que l’entreprise indique des faiblesses au niveau de sa performance ESG. Les gestionnaires de fonds possédant un savoir-faire adéquat peuvent aider la direction des entreprises à améliorer leur notation ESG. Dans le cadre de cette approche d’évaluation, les gestionnaires de fonds entrent en dialogue avec les entreprises concernées afin de modifier leurs règles de base et leur comportement en matière de responsabilité sociale. Cette démarche permet de réviser sa manière de penser et de réaliser des progrès.

C’est la démarche que nous avons réalisée auprès de l’entreprise sud-africaine du secteur des médias Naspers. A intervalles rapprochés, plusieurs incendies se sont produits dans les imprimeries de l’entreprise, dans lesquels des personnes ont malheureusement été blessées. Par la suite, les gestionnaires du fonds ont noué un dialogue avec les responsables de l’entreprise. Ensemble, ils ont cherché à forger une compréhension commune des risques, à établir de nouvelles directives de sécurité et à mettre en œuvre des mesures d’optimisation. Cette intervention a rapidement porté ses fruits. Depuis, les imprimeries n’ont plus connu aucun incident. Le fonds détient désormais des actions Naspers dans son portefeuille et examine régulièrement la situation. Cette approche proactive, impliquant l’accompagnement des entreprises par des mesures d’amélioration dans le domaine du développement durable, permet d’attirer des investisseurs privés et institutionnels, de placer les capitaux de manière responsable, sans perdre de vue les perspectives de rendement.

(Michel Antonelli, directeur Nordea Genève - LeTemps.ch - 26/11/2012)

«Nous donnons davantage de poids aux petits marchés émergents»

Le fonds Emerging Markets Select Equity Fund (LU0379088940) de State Street Global Advisors investit dans des actions d’entreprises appartenant aux 21 marchés de l’indice MSCI Emerging Markets. Comme l’explique son gérant Gaurav Mallik, les petits pays émergents contribuent à hauteur de 30% des rendements du fonds tandis que la sélection des titres fournit les 70% restants.

Le Temps: Quelle est la stratégie de votre fonds ?

Gaurav Mallik : Notre but est d’avoir un portefeuille bien diversifié avec des titres auxquels nous croyons. Pour nous différencier de la concurrence, mais également pour profiter de ce que l’on appelle la «prime à la liquidité», nous avons choisi de donner davantage de poids que l’indice de référence aux petits marchés – comme l’Indonésie ou le Maroc. A l’inverse, nous sous-pondérons les grands marchés émergents que sont la Chine, le Brésil ou encore la Corée.

– Qu’entendez-vous par prime à la liquidité?

– L’idée est la suivante: pour inciter les investisseurs à investir chez eux, les petites entreprises offrent des rendements supérieurs à la moyenne aux détenteurs de leurs titres. Une sorte de récompense pour avoir fourni de la liquidité là où il y en avait besoin. Cette prime, ou récompense, existe également pour ceux qui investissent dans des petits marchés émergents. Cet «effet pays» s’explique notamment par le fait qu’il s’agit de marchés plus difficiles d’accès avec des coûts de transaction potentiellement plus élevés. Notre stratégie consiste donc à profiter de cette prime à la liquidité.

– Il paraît difficile d’investir autant de capital dans le marché chinois qu’au Maroc par exemple ?

– C’est pourquoi nous avons choisi de séparer les marchés qui nous intéressent en quatre groupes distincts. Chaque groupe se différencie des autres par la taille, la liquidité mais aussi la concentration des marchés qui le composent. C’est seulement ensuite, au sein de ces quatre pôles, que chaque pays est pondéré de façon équivalente. Ainsi, nous profitons pleinement de l’effet de liquidité pour chaque petit marché.

– N’est-il pas risqué de s’exposer à des petits marchés peu connus ?

– Pour minimiser les risques, nous effectuons une grande diversification de notre portefeuille (entre 130 et 150 titres). De plus, si nous sous-pondérons la Chine admettons de l’ordre de 8%, nous allons surpondérer des marchés comme l’Egypte ou la Hongrie par exemple de seulement 1%. Les risques que nous prenons sur ces marchés sont ainsi compensés par notre grande diversification.

– Comment effectuez-vous la sélection des titres ?

– Nous classons les entreprises par secteur et nous recherchons les meilleures sociétés pour chacun d’entre eux, que ce soit l’énergie, les banques, etc. Bien évidemment, cette sélection est beaucoup plus importante pour les grands marchés que pour les petits. Au Maroc par exemple, il n’y a que deux ou trois sociétés dans lesquelles les investisseurs institutionnels peuvent investir. Pour ces marchés, nous profitons donc davantage de «l’effet pays» que de la sélection des titres.

– Y a-t-il des secteurs qui se démarquent dans certains pays ?

– Certains marchés, tels que l’Inde ou l’Indonésie, ont des entreprises orientées vers la consommation qui fonctionnent très bien. A l’inverse, des pays comme la Russie ou ceux appartenant à la zone EMEA disposent d’entreprises compétitives dans le secteur industriel. Nous parions généralement sur ces secteurs. Toutefois, nous n’investissons que dans des entreprises que nous connaissons bien, qui nous paraissent être sous-évaluées et dont le potentiel de croissance reste important. Des entreprises qui restent attractives malgré la hausse des bourses ces derniers mois et qui sont très bien dirigées, à l’image de Samsung ou de Tata Motors.

– Y a-t-il d’autres aspects propres aux pays dans lesquels vous investissez ?

– Généralement, les titres que nous avons offrent des rendements du dividende relativement élevés. En ce moment, le dividende moyen est de 3,74%.

– Comment l’expliquez-vous ?

– Dans ces petits marchés émergents, les entreprises sont fréquemment contrôlées par l’Etat ou par de grandes familles. Or, ces entreprises ont la volonté de payer des dividendes importants non seulement pour attirer les investisseurs mais aussi parce que ces dividendes représentent une source de revenu importante pour l’Etat ou les familles actionnaires.

– Quelles sont vos perspectives de croissance ?

– Nous tablons sur une croissance de 5,1% cette année dans les marchés émergents contre 1,2% pour le monde développé. Les marchés émergents vont continuer à croître quatre fois plus rapidement que les marchés développés. Une croissance qui nécessite des liquidités.

(Sebastien Dubas - LeTemps.ch - 19/11/2012)