47 millions de barils par jour requis en plus d’ici à 2035 selon le «World Energy Outlook» publié hier par l’Agence internationale de l’énergie. Des besoins en grande partie nécessités par l’envolée du nombre de véhicule individuels dans le monde émergent.
Un demi-millier de pages de commentaires, de chiffres et de tableaux austères permettent de faire apparaître – en pointillés – une image presque crédible du monde dans un quart de siècle. Si les prévisions publiées hier par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) venaient à se confirmer en 2035, ce monde sera assez similaire à celui de 2011. Simplement plus urbain, davantage sous le smog, encore plus encombré de mobylettes et de voitures.
Selon le scénario de référence de ce World Energy Outlook, «la totalité de l’augmentation nette de la demande de pétrole est imputable au secteur des transports dans les économies émergentes, la croissance économique stimulant la demande de mobilité individuelle et de transports de marchandises». Une version extrême du Caire, de Karachi ou de la Djakarta actuels. Aujourd’hui les véhicules de tourisme avalent 20 millions de barils quotidiens, le quart de ce qui est pompé du sous-sol. Or les prévisions de l’AIE intègrent un doublement du nombre de véhicules particuliers. «Le seul rythme de croissance de la flotte de véhicules en Chine jouera un rôle critique dans la consommation mondiale: il suffirait qu’il soit de 1% plus rapide que les 5% annuels anticipés pour que les besoins quotidiens de ce pays soient de 2 millions de barils plus élevés en 2035», écrit une organisation considérée comme la «voix» des pays industrialisés sur la scène énergétique. En clair, mal estimer le nombre de voiture en Chine dans vingt-quatre ans c’est ignorer des besoins additionnels correspondant à l’offre du Nigeria.
Même des voitures plus vertes n’empêcheront pas l’ensemble des besoins mondiaux quotidiens en pétrole de passer de 87 millions à 99 millions de barils en 2035. Une boulimie qui fait également rendre la précieuse huile un peu plus rare et chère: 120 dollars le baril – contre 97 dollars hier à New York – sans inclure l’effet de l’inflation (et 210 dollars en l’ajoutant).
Comment faire le plein de tous ces véhicules? Le pétrole conventionnel n’y suffira pas. Sa production devrait toucher un pic avant de s’installer sur un plateau de 68 millions de barils par jour. Il faudra donc en chercher ailleurs. «La mise en œuvre de nouvelles capacités produisant 47 millions de barils par jour sera nécessaire», prévient l’agence basée à Paris. C’est-à-dire le double de la production actuelle des pays du Moyen-Orient appartenant à l’OPEP, l’alliance des pays exportateurs de brut. Les pistes? Les liquides de gaz naturel. Ou le pétrole dit «non conventionnel»: sables bitumineux, offshore en très grande profondeur…
Ceci ne devrait cependant pas révolutionner l’origine géographique de l’or noir. Selon l’AIE, les neuf dixièmes des besoins additionnels requis à l’échelle mondiale viendront du Moyen-Orient et de l’Afrique. Ce qui portera la part de l’OPEP à plus de la moitié de la production mondiale. En clair, le grand soir énergétique attendra. En dépit des efforts pour développer le renouvelable, les énergies fossiles – pétrole, charbon ou gaz – fourniront en 2035 les trois quarts des besoins mondiaux. Soit un tout petit peu moins qu’aujourd’hui.
(Pierre-Alexandre Sallier - leTemps.ch - 10/11/11)
vendredi 11 novembre 2011
Le pétrole de deux golfe Persique additionnels à trouver d’ici 25 ans
Publié par Sylvain
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