Philippe Chalmin, directeur du cercle CyclOpe et professeur à l'Université Paris Dauphine, estime que la baisse des cours du pétrole crée les bases d'une hausse future.
Quels niveaux de cours prévoyez-vous pour le pétrole dans les prochains mois ?
Nous, économistes, nous sommes tellement trompés par le passé que je ne me risquerais pas à une prévision, mais seulement à un pronostic. Le baril pourrait valoir entre 30 et 50 dollars jusqu'à l'été prochain. La forte volatilité devrait persister. Ensuite, et si la croissance économique repart dans les prochains mois, alors le prix du pétrole pourrait se redresser vers la fin de l'année. Le prix du pétrole en 2009 devrait donc s'établir en moyenne à 50 dollars le baril, soit une baisse de 50% par rapport à 2008. Je suis un peu plus optimiste que certains de mes collègues, qui tablent sur une moyenne annuelle de 35 dollars le baril. Il convient de rester prudent, car l'incertitude règne tant sur la sortie de crise que sur les événements géopolitiques.
Faut-il définitivement abandonner l'idée d'un baril à 150 dollars ?
Il n'y aura pas de reprise du marché pétrolier avant fin 2011 ou 2012. Les prix vont demeurer bas car le marché est très bien approvisionné : les producteurs ne sont pas prêts à réduire leurs capacités. Ils ont besoin d'argent, car ils ont lancé des projets pharaoniques grâce à la manne générée par la flambée des cours l'an dernier. Avec l'effondrement des cours et la crise économique, ils voient leurs revenus chuter, tout comme leur pouvoir géopolitique.
Comment les producteurs investissent-ils avec de tels niveaux de cours ?
A 40 dollars le baril, l'exploration devient trop coûteuse. Produire du pétrole avec un forage offshore devient rentable à partir du moment où le baril se vend pour 75 ou 80 dollars. De nombreux groupes pétroliers vont donc suspendre leurs projets d'investissement. Les recherches de nouveaux gisements, destinés à remplacer les existants qui s'épuisent, vont donc être suspendues. Sachant qu'il faut compter dix ou quinze ans entre le premier forage et la pleine production d'un champ pétrolifère, la situation actuelle va engendrer une pénurie dans le futur. Les investisseurs devraient donc profiter dès maintenant de la baisse des cours pour investir dans le secteur, avec un horizon de long terme.
(Propos recueillis par Perrine Créquy - Lefigaro.fr et jdf.com - 12/02/09)
jeudi 19 février 2009
Pétrole : profiter de la baisse des cours pour investir
Publié par Sylvain
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire