Les petites capitalisations en ressources naturelles misent sur le long terme.
Plutôt que de profiter des mouvements spéculatifs, il est préférable de se concentrer sur des projets d’exploitation générant des rendements intéressants.
«Je suis un investisseur de la vieille école.» Ian Henderson, le gérant du JPMorgan Global Natural Ressources Fund rencontré hier à Genève, annonce tout de suite la couleur.
Et sa philosophie : «Avant les années 1980, la City de Londres était un endroit où des personnes ayant des projets à réaliser venaient chercher les ressources financières nécessaires.
Il existait une symbiose entre les intérêts économiques des deux parties. Aujourd’hui, si je trouve un bon projet, j’aimerais le suivre jusqu’à son entrée en production.»
Il agit plus en tant qu’investisseur que gérant de fonds. La majorité de son portefeuille est
composée de petites capitalisations, peu suivies par les analystes. «La valeur réelle des entreprises en phase de développement de projets est un multiple de leur valeur sur le marché», déclare le gérant actif dans 26 matières premières. Un grand nombre des titres de son portefeuille contiennent des sites à un stade entre l’installation et le début de la production. En revanche, il n’utilise les investissements directs dans les matières premières que de manière subsidiaire, soit dans le cas où aucune société ne permet de couvrir une ressource offrant un potentiel intéressant.
«Dans les produits dérivés, il n’y a aucun élément humain - alors que j’aime cet aspect-là. Une entreprise bien gérée devrait être en mesure de produire de la valeur ajoutée», souligne Ian Henderson. Par exemple, vers la fin des années 1990, à un prix du brut nettement inférieur
à celui d’aujourd’hui, les actions des compagnies pétrolières avaient enregistré des gains considérables. «Il est indéniable que ces entreprises profitent aujourd’hui de la montée de prix», admet le gérant de JPMorgan, mais il ajoute : «Mes investissements n’ont pas pour objectif de miser sur la hausse des matières premières.»
L’accès aux réserves devient plus difficile et plus coûteux ; Ian Henderson cherche plutôt à
s’en affranchir et s’intéresse aux tendances à long terme. Le potentiel est loin d’être épuisé: «La Terre ne manque pas de ressources. Les facteurs limitant l’exploitation des réserves se situent au niveau de l’accessibilité, du financement et de la volonté», déclare-t-il. Le pétrole en constitue en bon exemple : «les ressources ne sont pas tombées à zéro - les sables pétrolifères au Canada ont un potentiel semblable à l’Arabie saoudite. Mais nous sommes probablement arrivés à un pic en ce qui concerne la découverte de larges champs sur les continents», explique le gérant.
Donc, il devient plus difficile d’extraire ces ressources, dont la qualité se détériore dans beaucoup
de cas (pétrole, métaux de base) : «Les projets sont si chers et si compliqués que beaucoup d’entreprises préfèrent acheter au lieu de construire, ce qui est par exemple l’enjeu de la bataille BHP Billiton - Rio Tinto.» L’entrée d’une nouvelle exploitation sur le marché «a tendance d’arriver très tard», constate Ian Henderson. Par exemple, seulement 1,3 des 7,1 mégatonnes de production supplémentaire de cuivre annoncée en 2001 pour cette année sont effectivement
disponibles. Jusqu’à présent, le niveau de prix élevé n’a pas pu contribuer à la réduction
de cet écart énorme. La hausse de la demande ne risque guère de fléchir.
Dans son portefeuille, seul un engagement sur vingt aboutit à un échec. Les réussites peuvent être splendides : le producteur australien de minerai de fer Fortescue Metals a multiplié sa capitalisation boursière par 9 en deux ans, son action affichant un gain de 1700%! Son directeur, Andrew Forrest, est désormais l’homme le plus riche d’Australie. Cela illustre bien que l’entrée en production d’une exploitation constitue une étape cruciale, avec un énorme potentiel de rendement.
Du côté de la demande, Ian Henderson ne pense pas qu’il y ait une rupture de tendance. D’autant
moins que la crise aux Etats-Unis n’a eu qu’un impact marginal sur la consommation globale de matières premières, alors que la croissance des pays émergents, les principaux responsables de l’augmentation de la demande, semble bien résister. Selon le gérant, le nucléaire n’est pas en train de disparaître, bien au contraire : le nombre de réacteurs pourrait doubler à moyen terme. Et l’or sera soutenu par les flots de réserves monétaires cherchant des alternatives aux bons du Trésor - sa baisse récente ne devrait être que passagère, d’autant plus qu’il joue toujours son rôle de protection contre l’inflation. Ian Henderson reste donc confiant: «Le secteur des ressources naturelles continuera de surperformer le marché global.»
(article tiré du site Agefi - 23/05/08)
vendredi 23 mai 2008
Info fonds : JPM Global Natural Ressources
Publié par Sylvain
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