Demande en hausse constante, ressources limitées… D'ici quelques années, les cours du pétrole flirteront avec les 200 dollars, affirme Sébastien Lagarde, le gérant du fonds Axa WF Framlington Junior Energy. Pour jouer ce thème en Bourse, il cible exclusivement les petites et moyennes valeurs du secteur, notamment des groupes parapétroliers et des spécialistes de l'exploration.
Capital.fr : Les cours du pétrole grimpent fortement depuis plusieurs semaines… cela peut-il se poursuivre ?
Sébastien Lagarde : Les tensions en Iran et au Nigéria tirent les prix de l'or noir. Actuellement, la prime de risque liée aux évènements géopolitiques est d'environ 20 dollars, un niveau particulièrement élevé. Dans les douze prochains mois, le prix du baril ne devrait toutefois pas dépasser 120 dollars, car, au-delà, cela pèse sur la consommation. A plus long terme en revanche, l'or noir ne peut que grimper. La demande, dopée par les pays émergents, augmente tous les ans, tandis que les ressources se raréfient et qu'il est de plus en plus coûteux de les exploiter. Dans ces conditions, il est très probable que le baril atteigne 200 dollars dans les 10 années à venir.
Capital.fr : Quelles valeurs ciblez-vous pour en profiter ?
Sébastien Lagarde : Nous évitons les majors, comme Total ou Exxon Mobil, qui sont moins sensibles à l'évolution des cours du pétrole et peinent à faire croitre leur production. En fait, notre portefeuille est composé uniquement de petites et moyennes valeurs. Leur capitalisation est comprise entre 100 millions et 5 milliards d'euros. Un tiers de nos investissements concerne des groupes parapétroliers. Ce sont les seules sociétés du secteur à profiter de la hausse des coûts de production, car elles fournissent les équipements pour la construction des puits, l'extraction du pétrole... Nous ciblons aussi les spécialistes de l'exploration, dont le cours peut exploser en cas de découvertes. Parmi nos valeurs, le groupe suédois Lundin Petroleum a ainsi vu de son action doubler l'an dernier après la découverte d'un champ géant en mer du Nord. Ces firmes font en plus régulièrement l'objet d'OPA. Petrohawk par exemple a été racheté en 2011 par BHP Biliton avec une prime de 60%.
Capital.fr : Mais c'est une stratégie risquée…
Sébastien Lagarde : Bien entendu, ces valeurs sont particulièrement volatiles. L'investisseur doit donc être prêt à assumer un risque important. Au 6 mars, notre fonds a bondi de 122% lors des trois dernières années, mais il avait chuté de plus de 50% en 2008. Conséquence, son gain se limite à 1,5% environ sur cinq ans. Sur le long terme, cette stratégie reste porteuse. Depuis le début des années 2000, l'indice regroupant les principales petites et moyennes valeurs pétrolières a progressé deux fois plus vite que le reste du secteur.
Capital.fr : Pour jouer cette hausse des cours de l'or noir, pourquoi ne pas plutôt acheter un certificat ?
Sébastien Lagarde : L'avantage des actions, c'est que vous pouvez dégager des plus-values même si les cours du pétrole baissent. Par exemple, si cette prime "géopolitique" disparaît, l'investisseur qui a acheté un certificat va subir des pertes. Nous, pas forcément. Car même avec un baril à 100 dollars, nos valeurs en portefeuille continueront à dégager croissance et profits.
(Thomas Le Bars - Capital.fr - 09/03/12)
samedi 24 mars 2012
"Pour profiter davantage de la hausse de l'or noir, nous évitons les majors comme Total"
Publié par Sylvain
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