« Vive Paulson ! » C'est ce que pourraient s'exclamer les gérants de fonds environnement à la suite de l'adoption du plan du secrétaire américain au Trésor. Ces professionnels interviennent sur trois secteurs, à savoir les énergies renouvelables, le traitement de l'eau et celui des déchets. « Le développement des valeurs de l'environnement est lié à deux facteurs clés : la réglementation et le crédit, explique Nicolas Rochon, gérant de Performance Environnement à la Financière de Champlain. Et une des dispositions du plan Paulson adopté le 3 octobre dernier a permis de prolonger l'ITC pour huit ans. » Il s'agit d'un dispositif d'incitations fiscales américain destiné à favoriser les investissements solaires et les piles à combustibles.
Un marché porté par les intérêts politiques
« Ce plan marque un tournant important. Non seulement le solaire va bénéficier d'incitations fiscales très fortes, mais les subventions vont permettre de financer des projets de grande envergure, de l'ordre de 20 à 50 mégawatts », se réjouit Nicolas Rochon. A la différence de l'Allemagne, du Japon ou de l'Espagne, le marché américain est aujourd'hui faiblement équipé en panneaux solaires et pourrait devenir un relais de croissance pour l'industrie. Une bonne nouvelle alors que l'Italie vient de freiner le développement du photovoltaïque en limitant à 500 mégawatts en 2009 la capacité totale des nouvelles installations.
« Le secteur devrait connaître une crise de surproduction, tempère toutefois Jon Forster, gérant chez Impax Asset Management. Parallèlement, le prix des cellules photovoltaïques devrait baisser de 15 % en 2009. Nous craignons en conséquence une réduction des marges. »
Les entreprises pourraient également être touchées par l'assèchement du crédit. Un argument qui n'effraie pas les gérants. « Qu'il s'agisse du solaire, de l'éolien ou plus généralement de toutes les sources d'énergie alternatives, ces technologies permettent aux nations d'affirmer leur indépendance énergétique, poursuit Nicolas Rochon. Regardez ce qui se passe en Chine. Le gouvernement a décidé d'équiper tout le nord du pays en éolien. Les pouvoirs publics trouveront toujours les moyens de financer ces projets vitaux. »
Aujourd'hui, alors que les sociétés sont prises dans la tempête boursière, les gérants font leur marché à bon compte. Ils retrouvent des valorisations identiques à celles qu'ils avaient connues il y a trois ou quatre ans. « Nous sommes persuadés que dans la conjoncture actuelle les investisseurs se tourneront vers des sociétés non impactées par la consommation et bénéficiant d'une forte visibilité. Je pense par ailleurs que le secteur va connaître une forte concentration, ce qui nous ouvre une fenêtre de cinq ans très intéressante », conclut Nicolas Rochon.
(Frédéric Durand-Bazin / JDF 11/10/08)
samedi 11 octobre 2008
L'environnement porteur de croissance
Publié par Sylvain
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