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lundi 17 septembre 2012

"Les particuliers ont tout intérêt à investir dans les matières premières agricoles"

Cacao, sucre, coton, viandes… Et si vous pimentiez votre portefeuille en investissant dans des matières premières agricoles ? Sur la place française, le fonds Prim Agriculture surfe sur cette tendance. Cet OPCVM a progressé de 12,5% depuis le début de l'année, grâce à l'explosion des cours du blé, du maïs et du soja, sur fond de sécheresse aux Etats-Unis. Son gérant, Benjamin Louvet, explique sa stratégie et défend la position des spéculateurs face aux critiques des politiques.

Capital.fr : Quel est l'avantage d'investir dans votre fonds plutôt que dans un tracker sur les matières premières agricoles ?
Benjamin Louvet : A l'image de certains ETF, nous investissons à la hausse uniquement sur la plupart des matières premières agricoles (maïs, blé, soja, coton, sucre, cacao, viandes…). Mais nous ne nous contentons pas de répliquer un indice : tous les mois, nous modifions notre allocation sur chacune de ces denrées. Nous avons aussi la possibilité de nous protéger en cas d'accès de panique, en réduisant notre exposition au marché. Pour le moment, cette stratégie est efficace : le fonds progresse de 3,7% depuis sa création en juillet 2008, contre une chute de 12,5% de notre indice de référence, qui regroupe la plupart des matières premières agricoles. Prim' Agriculture a particulièrement bien performé ces dernières semaines. Il affiche un gain de plus de 20% depuis fin juin, grâce au bond des cours du maïs, du blé et du soja.

Capital.fr : Les spéculateurs ne sont-ils pas responsables de cette envolée ?
Benjamin Louvet : Non, cette hausse est surtout justifiée par la situation dramatique aux Etats-Unis. La sécheresse la pire depuis plus d'un demi-siècle y a ravagé les récoltes de maïs et de soja, dont les américains sont les principaux producteurs mondiaux. Le ministère de l'Agriculture, qui s'attendait en début d'année à une récolte record de maïs, prévoit désormais une production en baisse de 12% par rapport à 2011, et au plus bas niveau depuis 6 ans. Rien d'étonnant dans ces conditions que les cours aient décollé de plus de 50%. Les prix du blé ont aussi fortement grimpé, car cette céréale est utilisée en substitution du maïs par les éleveurs pour nourrir les bêtes. Sans compter que les récoltes risquent d'être mauvaises en Russie, un autre des principaux producteurs mondiaux.

Capital.fr : Votre fonds est ouvert à n'importe quel investisseur. Mais les matières premières agricoles sont réputées pour être très volatiles…
Benjamin Louvet : Actuellement, les cours sont aussi volatils que ceux des actions. Investir dans les matières premières agricoles n'est donc pas plus risqué que de placer son argent en Bourse. Cela peut même constituer un bon outil de diversification, car ces denrées réagissent à des problématiques différentes des marchés classiques, comme la météo. Les particuliers ont donc tout intérêt d'y placer 2 à 3% de leur portefeuille. D'autant que cela permet de se protéger de la hausse des prix alimentaires en compensant la perte de pouvoir d’achat provoquée par une montée des tarifs des pâtes, du pain ou des boîtes de céréales - directement liés à ceux des produits agricoles. De plus, les fondamentaux de ce marché sont porteurs sur le long terme. D'un côté, la demande est en constante hausse, portée par les modifications des habitudes alimentaires dans les pays émergents et le développement des biocarburants. De l'autre, l'offre ne suit pas, les gains en productivité ne compensant pas totalement la diminution des terres arables.

Capital.fr : Pourtant, les encours de votre fonds restent faibles : 20 millions d'euros environ.
Benjamin Louvet : Cette thématique n'a pas bonne presse. De nombreux politiques ont blâmé la spéculation sur les matières premières, ce qui a refroidi une bonne partie des investisseurs. Toutefois, c’est en train de changer, les investisseurs comprenant l’intérêt d’un tel investissement dans l'optique d'une protection de leur pouvoir d’achat. De plus, cette réputation est infondée. Certes, les hedge funds et autres banques d'affaires peuvent accentuer les hausses ou les baisses, mais ces mouvements s'expliquent avant tout par les fondamentaux du marché. En outre, sans ces acteurs, qui achètent et revendent des produits agricoles, le marché se gripperait car il ne serait plus assez liquide. Cela pourrait accroître la violence des mouvements et déstabiliser la filière agricole.

Capital.fr : Ce marché ne doit-t-il pas toutefois être davantage régulé ?
Benjamin Louvet : Non. Les produits sur lesquels nous investissons sont parfaitement liquides et transparents, et ces marchés sont déjà très réglementés. Chaque contrat est coté, chaque transaction archivée… Ce qu'il faut réguler, ce sont les opérations sur les marchés de gré à gré, qui échappent aujourd’hui à tout contrôle. Il faudrait aussi bannir les "accapareurs", ces intervenants qui faussent la donne en stockant des quantités importantes de matières premières dont ils n’ont pas besoin, pour les revendre une fois que les cours ont fortement grimpé.

(Thomas Le Bars - capital.fr - 15/08/12)

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