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mardi 13 décembre 2011

«De nombreux investisseurs ont tendance à sortir leurs capitaux de Russie»

Même si elle souffre aussi de la crise, l’Europe émergente offre des opportunités et un potentiel de croissance et se démarque de l’Europe de l’Ouest.

Même si elle souffre aussi de la crise, l’Europe émergente offre des opportunités et un potentiel de croissance et se démarque de l’Europe de l’Ouest. Retour sur une région «très diversifiée» avec Kristel Kivinurm, la gérante du fonds Avaron Emerging Europe.

Le Temps: Pourquoi investir dans les pays émergents d’Europe ?
Kristel Kivinurm : L’économie de cette région est bien plus forte que celle de la Grèce et des autres pays européens. Le potentiel de croissance est plus élevé avec un niveau de dette par ménage plus bas. Malheureusement, les événements en Europe ont un effet négatif sur le comportement des marchés. Son déclin affecte aussi directement des pays exportateurs comme l’Estonie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la Bulgarie. Les pays émergents de l’Est n’ont pas la volonté de rejoindre l’Union européenne. Ils préfèrent garder leur indépendance et utiliser librement leur politique monétaire pour soutenir l’économie.

– Depuis quand la situation s’est-elle dégradée ?
– Les mois d’août et de septembre 2011 ont été un vrai désastre pour l’Europe émergente aussi. L’indice régional (Stoxx EU élargi) a chuté de 35% depuis les pics du printemps dernier. Son niveau avoisine celui de mai 2009. Les marchés émergents d’Europe avaient déjà fortement souffert lors de la crise de 2008 et 2009 lorsque la bulle a éclaté et que les salaires et les prix de l’immobilier ont drastiquement diminué. Durant cette période, le secteur de la pierre affichait une baisse de plus de 50%.

– Craignez-vous un effet de contagion de la crise ?
– Même si l’impact est là, nous gardons la confiance des investisseurs, car la région est attractive. Les titres des pays émergents d’Europe restent bon marché, en termes relatifs et absolus. Les sociétés présentent des bilans solides. Avec un niveau peu élevé des coûts, d’autant plus que les devises ont chuté face à l’euro, ces pays bénéficient d’une meilleure compétitivité de leurs exportations. Par ailleurs, la demande intérieure en provenance des consommateurs et des gouvernements offre de bonnes perspectives. Actuellement, le risque le plus élevé provient d’un relèvement des impôts de la part des Etats. Par exemple, le gouvernement polonais a mis sur pied une taxe sur le charbon. Ainsi, les Etats vont poursuivre sur le plan de l’austérité jusqu’à ce que leurs comptes soient équilibrés.

– Quels pays se démarquent plus particulièrement dans cette Europe émergente ?
– En termes géographiques, nous sommes fortement investis en Roumanie (17%), en République tchèque (17%), en Bulgarie (13%), et en Pologne. En Roumanie, nous nous intéressons à des fonds privés orientés sur des secteurs comme la finance et l’énergie. En République tchèque, nous apprécions Nonwovens, un fabriquant notamment de matériel pour bébés. Les télécommunications en Pologne sont intéressantes : Netia s’est développé en effectuant plusieurs acquisitions. En revanche, en Bulgarie, nous misons sur l’agriculture, plus particulièrement sur des sociétés qui possèdent la terre et la louent aux fermiers. Les prix du sol en Bulgarie sont près de trois fois moins chers qu’en Pologne et près de 5 fois moins chers qu’en Europe de l’Ouest. Nous prévoyons qu’ils augmentent pour rejoindre le niveau de ceux de la Pologne d’ici 3 à 5 ans. Enfin, nous restons prudents avec la Hongrie, car le niveau de la dette du gouvernement est très élevé. Il constitue d’ailleurs le plus important de l’Europe émergente.

– Quels secteurs favorisez-vous ?
– La région est très diversifiée au niveau de son activité. La consommation représente le 14% du portefeuille et l’énergie le 10%. Le domaine bancaire constitue notre favori avec une proportion de 32% du portefeuille. Le niveau de capitalisation est fort pour la plupart des établissements financiers des pays émergents d’Europe, car la plupart ont fait les démarches nécessaires pour satisfaire les nouvelles exigences en matière de capital. De plus, les banques sont aussi très locales. Elles possèdent ainsi leurs propres dettes et sont donc peu exposées aux pays à risque, comme la Grèce, contrairement à leurs pairs des grands pays européens.

– Vous restez à l’écart de la Russie. Pourquoi ?
– La Russie reste un exportateur net de matières premières qui dépend très fortement des revenus pétroliers. Avec cette forte exposition, l’avenir ne peut pas être durable, car lorsque les prix des ressources naturelles vont diminuer, l’économie de la Russie va commencer à souffrir de cette dépendance. Ainsi, le pays doit diversifier ses activités. Actuellement, on constate que de nombreux investisseurs ont tendance à sortir leurs capitaux de Russie.

(Kristel Kivinurm - Gérante du fonds Avaron Emerging Europe - LeTemps.ch - 12/12/11)

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